Parmi les racines de la guerre
Tarnith se frayait un chemin à travers les fourrés. Son pas était pressé, sa respiration haletante. Autour de lui l’épaisse forêt de Vailarban se métamorphosait petit à petit en marécage poisseux. Ca empestait le cadavre et la putréfaction. La déchetterie de la nature et des hommes. Cadavres de rats, de chèvres et de renards côtoyaient les corps mutilés d’hommes anonymes. Les arbres même encore vivant semblaient imprégné de cette essence de décomposition qui caractérisait ce lieu. A quelques lieues de la petite bourgade de Rithnordan, cet endroit était la fosse commune de toutes les organisations de malfrats qui siégeaient dans la cité. Bref, la fosse sceptique du crime.
Il trouva sa place. Son poste de guet, il allait devoir attendre ici, alors que les charognards les plus affamé viendrait ici pour leur repas du soir, un peu avant que le soleil ne se couche.
« Sinistre » … Ce mot résonnait dans la tête de Tarnith alors qu’il observait alentour. Dans quelques instants il allait savoir. De sombres rumeurs avaient grandi dans le lit des auberges. La situation se tendait est la politique entres les peuples devenait explosive. Les Ydassaï ressortaient de la forêt capuche vertes et démarche de vagabond. La meute cherchait et sa truffe balayait Tahyn d’une manière toujours plus large. Maintenant il était là avec la pire information qu’il n’eu jamais eu entre les mains. Si grave qu’il s’était donné la peine de prendre le risque de la vérifier par lui même, tant il ne pouvait ou plutôt il ne voulait pas y croire.
Le marais était calme, personne ne savait qu’il était venu ici, il ne serait pas dérangé. Un craquement au loin, des pas, deux personnes peut-être, leur démarche est grossièrement bruyante, des humains, des citadins qui n’ont jamais chassé en forêt. Il sentit le mépris monter en lui, en même temps que l’envie de les tuer pour leur laideur. Il ne supportait pas cette absence d’esthétique ; tous ce qui manquait de grâce, de beauté ou de tempérament l’insupportait au plus haut point. Il ne se laissa pas aller, il ne devait pas oublier sa mission. Il attendrait qu’ils soient passés.
Alors qu’il peut enfin les voir, son cœur se serre, sa bouche veut hurler, mais il n’en échappe pas un mot. Il ne comprend pas, Aïgar le Celte, enchaîné, traîné par les cheveux par un homme en noir, impossible de voir sa tête sous le capuchon, mais il tient la hache de Aïgar à la main. Son visage n’exprime rien, il est celte, il marche fièrement malgré les chaînes qui lui entravent les pieds. L’homme en noir lui chuchote quelque chose à l’oreille et s’en va sans un bruit, à une vitesse qui désarçonna Tarnith.
Aïgar regarde partout et jure en Celte. La hache est à ses pieds, il défait ses liens. Il voit Tarnith.
Une flèche vole, une hache la croise. Deux corps sont étendus sur le sol du marécage.